Partie 1 : Diaporama du tourisme

               I.    Présentation du tourisme en général

"Le Tourisme est devenu un phénomène de civilisation... L'ampleur qu'il a acquise l'a fait passer du plan limité d'un plaisir élitaire au plan général de la vie sociale et économique." (O.M.T, Assemblée générale de Manille, 1980)

  1)      Historique du tourisme

Jusqu'au début du XXème siècle le Tourisme n'est réservé qu'à une petite catégorie de voyageurs privilégiés. Durant cette période on voyage lentement en admirant la beauté des sites et les richesses artistiques .Le Tourisme est alors un bien de luxe .Les équipements pour recevoir ces premiers touristes sont rares et dispersés. Les classes possédantes partent en villégiature ou voyagent sans véritable préoccupation  de revenu ni de prix. C'est l'ère des privilégiés jouissant des avantages liés à leur naissance ou à l'argent et le Tourisme (ainsi que le voyage ...) figure parmi ces avantages.

C’est au XVIIIème siècle que naît le Tourisme .Sa naissance coïncide avec l’avènement de la «Révolution industrielle» en Angleterre.

Les premières formes de tourismes pratiqués aux 18ème et 19ème siècle étaient l’expression de l’abondance de temps libre dont jouissaient un petit nombre de privilégiés de la société. Les anglais en furent tout naturellement les initiateurs.

L’ampleur de ce mouvement doit être mis en parallèle avec une modification radicale de la sensibilité dans les sociétés occidentales. A la fin du XVIIIème siècle sous l’influence de Rousseau et des pré-romantiques anglo-saxons s’opère un «  renversement du regard » à l’égard de la nature .La montagne et la mer cessent d’être des lieux de répulsion. Avec Rousseau ce n’est encore que la nature des lacs, des collines pré-alpines et des forêts  qui est source d’attirance, mais, très vite, ce seront les plus hautes cimes des Alpes et les littoraux qui vont attirer .La Côte d’Azur fut une de ces premières zones d’attraction. Dès la fin du XVIIIème siècle Nice et Hyères abritaient des colonies anglaises .ce n’est pas le bain qui séduit , mais , outre le paysage , c’est la douceur des hivers , première manifestation d’un tourisme climatique qui complète la pratique déjà ancienne des  cures thermales qui demeure en vogue. C’est vers la même époque, en 1741, que deux anglais, Pocoke et Windham ,  «  découvrent » les glacières de «  Chamouni ». Leurs récits feront grand bruit dans les gazettes  de Londres et de Paris, déterminant la naissance d’un courant de touristes britanniques qui s’engage, chaque été ,dans le massif du Mont Blanc.En 1786 le guide Balmat triomphe du Mont Blanc , accompagné par le docteur Paccard. Le premier tourisme montagnard est né et Chamonix reçoit les visiteurs les plus divers.

A la même époque l’attirance exercée par la mer s’amplifie sous l’influence de Chateaubriand et des romantiques français .En Angleterre, comme en France, la pratique des bains de mer commence à se développer dès le début du XIXème siècle. Sous l’impulsion de la Duchesse de Berry , c’est toute l’aristocratie européenne et tout le monde des Arts et des Lettres qui prend l’habitude de migrer l’été vers les littoraux .Ce mouvement naissant est puissamment catalysé par le développement des chemins de fer qui rapproche les sites du tourisme naissant des bassins de clientèle .C’est ainsi que Paris s’affirme comme un important gisement de clientèle et permet à la Normandie, toute proche, de se doter des premières stations : Dieppe et Trouville. La pratique des bains de mer restent le fait d’une petite minorité, même parmi les gens les plus fortunés .ce n’est que sous le Second Empire que le mouvement se généralisera aux classés aisées (aristocratie et haute bourgeoisie) impulsé autant par l’accroissement de la richesse et la modernisation des moyens de transport que sous l’effet de la mode impulsée par les groupes dirigeants, au premier desquels figure le couple impérial. Sur le littoral français les centres touristiques se multiplient : Tréport , Fécamp, Etretat, Villerville, Deauville, Villers-sur-Mer, Houlgate, Cabourg, Les Sables d’Olonne, Royan, Arcachon… Mais c’est la Côte d’Azur qui reçoit les clientèles étrangères les plus fortes : Nice et Menton, mais aussi cannes, Antibes, Saint-Raphaël qui attirent anglais, mais aussi russes et allemands. La transplantation saisonnière de la «  bonne société » européenne sur les littoraux atlantiques et méditerranéens suscite la naissance de véritables complexes touristiques greffés sur des villes ou des villages pré-existants ou créés «ex nihilo» et dotés d’équipements spécifiques : grands hôtels, casinos…

Progressivement, au 20e siècle, le tourisme devient un tourisme de masse, un tourisme «démocratisé».

En tant que précurseurs des destinations touristiques d’aujourd’hui, les stations thermales et de cure ont joué un rôle important dans la création de nouvelles habitudes, et dans l’ouverture de couches toujours plus larges de populations au voyage.

Toutefois, ce n’est qu’après la Deuxième Guerre mondiale, et en particulier à partir des années 50, que le tourisme a commencé à offrir des incitations jusque-là inconnues à voyager, accompagnées de vastes infrastructures touristiques, de l’organisation sociale qui va de pair, d’actions de marketing et d’un choix toujours plus vaste de destinations proposées.

C’est l'explosion des temps de détente et de loisirs que représente l'essor spectaculaire du Tourisme de masse dans la deuxième moitié du XXème siècle qui explique le développement du tourisme en général.

Cette deuxième moitié du XXème siècle marque l'entrée dans le quantitatif car la société toute entière est alors concerné par le phénomène touristique, ce dernier évoluant avec l'accroissement de la richesse et de la consommation.

H. Durand et F. Jouvet (2002, op. cit., p. 31 et suiv.) distingue trois périodes dans l'histoire du Tourisme de masse dans les pays industriels :

-          le " quantitatif-roi " (1950-1975) caractérisé par l'explosion de la consommation au sortir des années de pénurie des lendemains de la Seconde Guerre Mondiale .Cette période se caractérise par une demande pressante et indifférenciée  ainsi que par une tendance à l'uniformisation. " C'est l'ère du Tourisme indifférencié pour tous  : le prototype en sont les vacances d'été , le tourisme balnéaire des fameux "4S " - sans , sea , sun , sex  ( ... ) " ( Durand H. & Jouvet F. , 2002 , p. 32 ).

-          Une seconde période débute dans les années 1970-1975 jusqu'en 2000 environ : c'est celle de l'irruption du qualitatif au cours de la quelle la recherche de la qualité l'emporte sur la quantité du fait de la plus grande diffusion de l'information. Le consommateur est plus soucieux du rapport qualité-prix. La prédominance longs séjours - été - soleil n'empêche pas le développement des loisirs de proximité lié au développement des courts séjours, le développement du tourisme culturel ainsi que celui du tourisme d'affaires.

-          La troisième période qui s'ouvrirait aujourd'hui serait celle d'un  " Tourisme diversifié de masse " (Durand H. & Jouvet F., 2002, p. 37). L'urbanisation galopante , la place prépondérante des loisirs dans la vie des individus , la recherche accrue de la qualité , voire du luxe , l'individualisme , le poids sans cesse croissant des médias , ... susciteraient le développement d'une demande plus diversifiée , plus soucieuse de sécurité , plus attentive à l'environnement . " Les quatre S seront supplantés par les quatre E : Environnement and clean nature, Event and mega event, Entertainment and fun" (Durand H. & Jouvet F., 2002, p. 38)

Aujourd’hui, alors que le tourisme s’étend aussi de plus en plus loin, le réseau de capacités d'accueil touristique couvre désormais tous les continents, et la distance est devenue beaucoup moins problématique grâce aux progrès des transports modernes. Ces dernières décennies, le tourisme est, à juste titre, considéré comme un phénomène de portée véritablement mondiale, qui a des conséquences multiples sur tous les aspects de la vie. Dans de nombreux pays, voyager fait désormais partie intégrante du style de vie des gens et est devenu un déterminant important du statut social. Aujourd'hui, le tourisme joue un rôle primordial pour rapprocher davantage les gens, les pays et les régions, pour dissiper les préjugés et pour mieux comprendre autrui.

        2)       Quelques chiffres qui mettent du baume au cœur

En deux ou trois décennies, l'essor du voyage a fait du tourisme l'un des premiers secteurs d'activités au monde et l'un de ceux dont la croissance est la plus rapide.

On estime que le tourisme - un des plus importants fournisseurs de services - génère environ 10% du PIB mondial (qui peuvent aller jusqu'à 84% du PIB dans certains pays !) et emploie autour de 115 millions de personnes, soit environ 4% de la main-d'œuvre mondiale totale. Dans le tourisme, les emplois sont créés une fois et demie plus vite que dans n'importe quel autre secteur de l'économie et les recettes internationales du tourisme augmentent aussi une fois et demie plus vite que le PIB mondial. En outre, le tourisme emploie un grand nombre de femmes, de jeunes, de personnel peu qualifié et, dans certains cas, des personnes appartenant à des minorités - en d'autres termes, des travailleurs parmi les catégories les plus durement touchées par le chômage dans la plupart des pays.

Selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), on comptait à peine 25 millions de touristes en 1950… Ils étaient aux environs de 1,55 milliards en 2002 et la croissance annuelle est d’environ 4 %, si les tendances actuelles continuent, l’Organisation mondiale du tourisme prévoit 1 milliard de touristes en 2010 et 1,6 milliard en 2020!

Pour 2004, on peut parler d'une reprise spectaculaire, un terme à modérer quand on sait que le tourisme a subi une crise comme jamais il n'en avait connu. Les chiffres sur le tourisme qui correspondent à la période de janvier à août 2004 et qui ont été recueillis par l'OMT font apparaître que toutes les régions ont bénéficié d'un afflux de visiteurs étrangers. Selon les estimations, le nombre d'arrivées de touristes internationaux dans le monde s'est accru de 12 % par rapport à la même période un an plus tôt. La région Asie-Pacifique est la grande gagnante, avec une progression exceptionnelle de 37 % au cours des huit premiers mois de l'année, tandis que l'Amérique du Nord a de nouveau enregistré des chiffres positifs (+ 12 %) après plus de trois années de pertes. L'édition d'octobre 2004 du Baromètre OMT du tourisme mondial montre que le tourisme est fermement engagé dans un mouvement ascendant, de nombreuses destinations affichant des hausses mensuelles à deux chiffres, voire à trois chiffres. Ainsi, on a noté une progression déjà importante de 13 % durant les quatre premiers mois de 2004. Les projections réalisées sur la base de ces données indiquent que, pendant la période de pointe du mois d'août, le nombre d'arrivées de touristes internationaux dans le monde a franchi pour la première fois la barre des 90 millions. Pendant les huit mois courant de janvier à août, il se serait établi à environ 526 millions, ce qui équivaut à une augmentation de quelque 58 millions d'arrivées (+12 %) par rapport à la même période en 2003. Il faut naturellement voir avant tout dans ce rebond une réaction au recul de l'an passé imputable à la guerre en Irak, au SRAS et au ralentissement de l'économie. Car le secteur du tourisme est extrêmement sujet aux évènements économiques et politiques.

Le tourisme mondial est très inégalement réparti entre les diverses régions, étant donné que la majorité des touristes viennent en Europe ou voyagent dans notre continent. En 1999, les destinations touristiques étaient ventilées de la manière suivante : 58,2% pour l’Europe, 19,6% pour l’Amérique, 15,5% pour l’Extrême-Orient et le Pacifique, 3,7% pour l’Afrique, 2,3% pour le Proche-Orient et 0,8% pour l’Asie du Sud. Les régions les plus visitées – l’Europe et l’Amérique du Nord – sont également les régions de provenance du plus grand nombre de touristes. Le tourisme reflète bien, malheureusement, le grand clivage du monde moderne entre riches et pauvres, qui découle sans nul doute de la structure socio-économique complexe du monde et le fossé croissant entre le Nord et le Sud. Cela étant, s'il est convenablement géré et promu, le tourisme peut devenir un puissant outil dans la lutte contre la pauvreté.

           II.      L’environnement du secteur

Dans le contexte actuel, le secteur du tourisme est fortement influencé par plusieurs facteurs :

        1)      la conjoncture économique

La demande de produits touristiques est fortement corrélée au taux de croissance du PIB. En cas de ralentissement (comme c’est le cas en ce moment), l’incertitude sur l’avenir augmente et les dépenses consacrées au tourisme sont parmi les premières à être revu à la baisse dans le budget des ménages et des entreprises. Le ralentissement de la conjoncture se répercute sur le secteur qui a cependant une capacité de réponse au moyen des promotions. Les effets de change et les cours du pétrole ont également une forte influence sur le prix des prestations comme nous avons pu le voir cette année où le prix des vols a augmenté d’environ une trentaine d’euros à cause de la hausse du prix du baril.

La croissance est certes liée à la croissance du PIB, et le climat économique et social actuel ralentit la consommation. Mais c’est moins la situation économique elle-même que la perception par les clients d’un ralentissement et les incertitudes qu’il génère qui a un véritable impact, déterminant, sur le développement du secteur.

        2)       Le climat

Les facteurs climatiques influencent également l’activité des voyagistes, la demande se concentrant principalement pendant l’été. Les opérateurs peuvent réduire la cyclicité de leur activité en se développant géographiquement et en proposant des types de séjours différents.

        3)       Le risque-pays

Le risque-pays peut également influer sur la demande touristique : le risque de guerre ou le sentiment d’insécurité dans un pays se répercutent sur la demande touristique. Dans certains cas, cela peut également entraîner une baisse de la demande de séjours dans des pays voisins.

En 2001, les attentats de New York ont entraîné une crie mondiale. En 2002, d’autres attentats terroristes ont eu une véritable incidence sur le tourisme. Parmi les faits les plus significatifs, l’attentat contre une synagogue à Djerba, en Tunisie, qui a frappé de plein fouet tout le secteur touristique de ce pays et même de la sous région. De plus, cet attentat s’est produit au printemps, de sorte qu’il a influé sur les résultats de toute l’année, et plus particulièrement ceux de l’été. Il y a eu aussi, fin automne, l’attentat aux alentours de Mombasa, Kenya. Quant à la tragédie de Bali, Indonésie, elle a eu un effet spectaculaire sur les statistiques du tourisme asiatique.

Un autre problème pour le tourisme international a été l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui est venue contrecarrer les perspectives de relance du tourisme, plus particulièrement en Asie. De fait, l’impact de la pneumonie atypique a été plus grave encore que celui de la guerre contre l’Irak. L’Asie avait en effet affiché un taux de 8,3% de croissance du tourisme en 2002 et devait dès lors devenir le moteur de relance du tourisme mondial.

Enfin plus récemment, la catastrophe du tsunami qui a ralenti d’autant plus la relance du tourisme et qui a sinistré la région de l’Asie du Sud est pour quelques années.

De ce fait, est apparu la nécessité pour les voyagistes de diversifier les destinations qu’ils proposent. Ce type de facteur est particulièrement fort lorsqu’il touche les pays situés au sud de l’Europe, à moins de trois heures d’avion.

        4)       Les évolutions sociétales

La réduction du temps de travail modifie le mode de consommation touristique des Français mais elle ne semble pas pour autant élargir le portefeuille de clients : les bénéfices de la réduction du temps de travail sont corrélés aux moyens financiers et culturels. Le mode de consommation évolue dans la mesure où la tendance à la consommation de courts séjours se renforce. Ainsi, les professionnels du tourisme doivent s’adapter à ces modifications de la demande en proposant des formules plus souples, sur des destinations proches sans formalité, en France ou en Europe. Cependant, il est encore trop tôt pour connaître les véritables conséquences de la réduction du temps de travail sur la demande touristique. Cette loi est également favorable au développement des achats de dernière minute.

Par ailleurs, les consommateurs tendent à devenir de plus en plus imprévisibles. Les vacances se programment de moins en moins en avance (y compris pour les séjours d’été) et les notions de haute et basse saison perdent progressivement de leur pertinence. Dans ce contexte, les tours-opérateurs doivent gagner en réactivité pour adapter leurs offres et leurs stocks à la demande.

            III.  Chaîne de valeur du tourisme et acteurs

  1)      La chaîne de valeur du tourisme

Ce sont dans les pays riches (Occidentaux) que se concentrent l’industrie touristique et ses principaux acteurs, une multitude d'entreprises et de structures, connues ou non du grand public: compagnies aériennes, tours-opérateurs, agences de voyage, chaîne d’hôtels et de restaurants.

La filière s’organise comme suit :

*       En amont, les prestataires de services d’hébergement, de transport et d’animation commercialisent leur offre auprès de tour-opérateurs qui la packagent sous forme de séjour et de voyage. Les tour-opérateurs peuvent être totalement intégrés.

*       En aval, les agences distribuent l’offre aux consommateurs finaux, particuliers ou professionnels. La distribution se réalise via différents canaux : les agences de voyage traditionnelles, la grande distribution et Internet.

La filière est plus ou moins intégrée selon le positionnement des tour-opérateurs.

Les produits distribués par les agences de voyage se décomposent comme suit :

*       La billetterie qui représente la plus importante partie du chiffre d’affaires des agences de voyages (72,9% du marché français du voyage évalué à 10,9 MdEUR en 2002, source étude Eurostaf). Ce segment offre les marges les plus étroites, d’où l’importance des effets de volume.

*       Les voyages à forfait (20,5% en 2002, source Eurostaf).

*       Les produits connexes : location de voitures, assurance, etc. (soit 6,6% en 2002, source Eurostaf).

Parmi les acteurs traditionnels su tourisme, on distingue deux types d’acteurs :

*       Les producteurs de voyages, ou tour-opérateurs (TO), conçoivent les produits touristiques et les diffusent dans des réseaux multimarques, en grande distribution, ou se chargent de les distribuer dans leur propre réseau. Ce sont les principaux acteurs du monde du tourisme. Ils proposent diverses formules, plus ou moins élaborées, du simple vol sec au circuit en groupe accompagné, en passant par l'auto tour individuel. Il est également possible de choisir son voyage "à la carte", en assemblant, selon le désir du client, le transport, les hébergements, les visites et animation. Le tout constitue un forfait. Ainsi, selon les cas, les TO peuvent intégrer l’ensemble de la filière, de prestations d’hébergement, transports et animation à la distribution (Nouvelles Frontières). En France, ils seraient entre 400 à 500 à proposer du voyage, dont une centaine est spécialisée dans le réceptif. On peut aussi les classer ainsi:

•les généralistes : Club Med, Nouvelles Frontières, Fram, Jet Tours ;
•les spécialistes par destination comme Pacha Tours ou Asia, dont le nom indique généralement la vocation ;
•les spécialistes par produits (culturels, courts séjours, séjours sportifs, d'aventure…) comme Clio, Terre d'aventures, etc. À côté des géants du secteur, il existe une multitude de petites structures souvent spécialisées. Elles doivent avec des petits moyens faire face à une concurrence souvent très rude.

Le principal outil des TO : les brochures, indispensables. Si vous travaillez dans une agence de voyages, les brochures des TO seront, avec l'écran d'ordinateur et le téléphone, votre outil de travail quotidien. Elles ne sont bien entendu pas réservées aux seuls professionnels. La clientèle en est friande. Plus précisément, et selon une étude menée par Jet Tours, la brochure remplit quatre fonctions. Elle doit faire rêver, être attractive pour donner envie de partir, sécuriser (la garantie de la marque du TO) et aider à choisir. Certains groupes sont mono enseigne, d’autres multi enseignes.

*       Les distributeurs de voyages, qui regroupent les chaînes d’agences de voyages (Havas Voyages, Sélectour) et les agences indépendantes, se chargent de la distribution et du conseil. Les réseaux sont rémunérés par des commissions.

*       Au niveau de la distribution, deux canaux se développent :

-La grande distribution qui a développé ses propres agences, en privilégiant les forfaits.

-Les agences de voyages virtuelles sont apparues depuis peu sur Internet, Degriftour étant le pionnier. Le succès de l’e-tourisme oblige aujourd’hui les acteurs traditionnels à investir dans ce nouveau mode de distribution qui concerne presque exclusivement la billetterie.

 L’organisation du secteur
Mettre le schéma

                  2)       LES ACTEURS.

Sur le marché du tourisme, nous retrouvons différents acteurs.

Des acteurs ayant des activités divers pour répondre au maximum à la Demande forte et exigeante du marché.

Nous trouvons les généralistes, les spécialistes et les voyages découverte. Ils apportent tous une touche de raffinement, de ressourcement, découverte, la soif du sport, l’envie d’activités variées.

*       Les généralistes : appelés tours opérateurs répondent à une large demande (séjours, circuits longs et courts, croisières, week-end, …)

ENSEIGNES

PRINCIPAL ACTIONNAIRE

Club Med

groupe Agnalli

Havas Voyages
(Amercian Express)

American Express

Nouvelles Frontières

TUI (groupe Allemand)

Havas Voyages

C1N Thomas Cook

Pierre et vacances

Holding Gérard Brémond

FRAM

Famille Polderman-Colson

ACCOR
(pôle agences de voyages)

Investisseurs institutionnels

KUONI France

Kuoni (groupe Suisse)

Sur le marché européen, les français sont aussi en bonne place mais dans un ordre différent.

          Accor est en 3ème position

          suivit de Club Med en 8ème position

          ensuite, arrive très près, Havas Voyages et Nouvelles Frontières respectivement à la 8ème et 9ème place.

*       Les spécialistes par destination : le but de ces annonceurs est de proposer d’authentiques voyages. Souvent leur nom fait deviner la spécialité des destinations.

          Spécialiste de l'Asie, ASIA propose un large choix de séjours, circuits.

          Filiale de la chaîne hôtelière BEACHCOMBER, Beachcomber Tours propose des séjours, circuits et voyages à la carte à Maurice, Réunion, Seychelles, Afrique du Sud, Namibie et au Botswana.

          BLEUS est spécialiste des îles avec une brochure générale proposant des
séjours et circuits sur les Caraïbes et l'Océan Indien.

          CROISITOUR propose une large gamme de séjours et circuits à travers 3 brochures : Terres Latines, Les Iles et Terres Méditerranéennes

          Spécialiste de l'Italie et de l'Europe Centrale et Méridionnale, DONATELLO propose à travers 6 brochures les destinations suivantes : Italie, Sicile, Espagne, Canaries, Portugal, Madère, Europe Centrale, Autriche, Russie et Malte.
Le TO distribue également la marque Equatoriales.

          EMPREINTE est un tour-opérateur spécialiste des Caraïbes et du Mexique. Empreinte édite trois brochures spécialisées : Cuba / République Dominicaine / Cancun ; Amérique Latine et Etats-Unis / Canada.

          Etapes Nouvelles : marque du groupe Marmara, Etapes Nouvelles propose des séjours et circuits en Tunisie, Crète, Egypte, Maroc, Kenya et Thaïlande.

          EURO PAULI est une marque du groupe Austro Pauli à l'origine tour-opérateur spécialiste de l'Autriche. Austro Pauli est un spécialiste de l'Europe (marques Austro Pauli, Euro Pauli et Visit Europe, rachetée début 2000)
et de la France (marque Visit France).

          Spécialistes des Antilles, de l'Océan Indien et de la Polynésie Française,
EXOTISMES  propose un large choix de séjours et voyages à la carte.

          Spécialiste de la Turquie, MARMARA propose un large choix de séjours,
circuits et voyages à la carte en Turquie.

          Spécialiste des pays hispaniques, MARSANS propose un choix de séjours, circuits et voyages à la carte à travers 6 brochures : Mexique, Portugal-Madère, Espagne, Amérique Latine, Saint Domingue et Cuba. Le TO détient également la marque Transtours, spécialisé dans l'Europe centrale.

          MUNDI COLOR est le 1er tour-opérateur sur le marché espagnol, spécialiste des Canaries et bien sur de la péninsule ibérique.

          Spécialiste de la Turquie, PACHA TOURS également propriétaire de REV VACANCES, propose un large choix de séjours, circuits et voyages à la carte en Turquie.

          Spécialiste de la Tunisie, du Maroc et du Sénégal, ROYAL TOURS propose des séjours, voyages à la carte et circuits à travers plusieurs brochures : Sénégal, Tunisie et Maroc.

          Spécialiste de l'Egypte, STI VOYAGES propose un choix de séjours, circuits et voyages à la carte en Egypte mais aussi au Moyen Orient (Israël, Liban, Syrie...) et en Afrique australe (Madagascar, Namibie, Kenya...).

          Solea Vacances (ex. Sun Vacances). Filiale de la chaîne hôtelière Sun, Sun Vacances au nouveau nom de Solea depuis septembre 2002 propose des circuits et des séjours dans les destinations suivants : Maurice, Comores, Réunion, Seychelles, Afrique du Sud, Dubaï, Oman et Bahamas.

          Spécialiste des "îles", TOURINTER propose une brochure regroupant l'ensemble des destinations "îles" : Antilles, Maurice-Réunion-Seychelles, Polynésie, Maldives, République Dominicaine et Nouvelle Calédonie.

          Spécialiste des Caraïbes, de l'Amérique du Nord et de l'Amérique Latine, VACANCES TRANSAT propose à travers deux brochures un large choix de séjours, circuits et voyages à la carte.

          VISIT EUROPE est une marque du groupe Austro Pauli (rachetée début 2000) à l'origine tour-opérateur spécialiste de l'Autriche. Le groupe Pauli est l'un des grands spécialistes de l'Europe (marques Austro Pauli,
Euro Pauli et Visit Europe) et de la France (marque Visit France).

Récapitulatif

DESTINATIONS

ENSEIGNES

Asie

ASIA - REV ' VACANCES

Amérique du Nord,
 Amérique Latine

HAVANATOUR - VACANCES TRANSAT

Afrique du Nord et du Sud

ETAPES NOUVELLES - MARMARA - PACHA TOURS - ROYAL TOURS

les îles
(Maurice, Réunion, Seychelles, …)

BEACHCOMBER TOURS - CROISITOUR - EXOTISMES -
TOURINTER - VACANCES TRANSAT

Europe

EURO PAULI - VISIT EUROPE

Pays latins

DONATELLO - MARSANS - MUNDI COLOR

             *       Les spécialistes par produits : acteurs spécialistes dans les voyages découvertes (culturels, courts séjours, séjours sportifs, d’aventure.

Beaucoup d’enseignes, d’associations, d’organismes se spécialisent dans les séjours, escapades sportives.

Entre autre CLIO, DECATHLON, TERRE D’AVENTURE.

Aventure et compagnie : Forte de presque 15 années d’expérience dans le domaine du tourisme sportif et d'aventure... à pied, VTT, ski, eaux vives, 4x4, moto, quad, motoneige, multiactivités... notre agence est animée par une équipe solide et efficace qui a fait de sa passion un métier et officie aussi bien en France que dans différentes parties plus ou moins lointaines du monde entier. Elle a notamment pris au fur et à mesure des années un rôle déterminant en tant que producteur et concepteur dans le milieu du tourisme, du sport et de l'aventure.

Terre d’aventure : séjours sportifs

Décathlon : séjours en groupe, à deux ou individuellement pour pratiquer tout sport.

Clio : pour faire partager la passion de jeunes historiens et archéologues à un public qui cherche de plus en plus à connaître et comprendre le monde qui l’entoure.
Un voyage à la carte peut être réalisé pour deux personnes, mais aussi pour un petit groupe d’amis, une association, un club…. Les circuits à la carte peuvent être accompagnés au choix par un conférencier de Clio, un accompagnateur local francophone, ou par des guides locaux.
Clio peut élaborer pour des séjours dans les grandes villes d’art d’Europe, mais aussi des circuits vers le Proche-Orient (Syrie, Jordanie, Liban, Egypte, Turquie, Iran, Yémen), la Libye, l’Ethiopie, la Russie, l’Inde et l’Asie du Sud-est (Cambodge, Vietnam, Birmanie), la Chine, le Japon, l’Indonésie, sans oublier l’Afrique australe, le Mexique, le Pérou .

Il existe une multitude de petites structures spécialisées par produits.

Actj : Ce spécialiste des séjours sportifs pour les jeunes vous présente ses différents séjours sportifs en centre de vacances, stage de tennis, foot, basket, multisports, en France et à l'étranger.

Arteka : propose des séjours avec de multiples activités sportives, toute l'année, dans le pays basque: rafting, hydrospeed, randonnées, escalade, vtt, canyoning, ponting, kayak, tyrolienne ... Egalement quelques week-ends en Espagne et des séjours à la Réunion, à Madagascar, en Guadeloupe, Slovénie, Hongrie, Croatie.

Aventure nature rafting : An rafting vous propose des voyages et séjours aventures dans 6 bases en France pour pratiquer des activités en eaux vives et de pleine nature.

In extremis aventura : Ce site vous propose différents séjours sportifs à la semaine avec hébergement et restauration en Catalogne espagnole: escalade, canyoning, spéléologie, vtt, randonnée pédestre et raquettes, trekking et voyages à pied ... Un excellent site.

Ldp 64 : Ce site vous propose différents séjours sportifs dans le pays basque, en journée, en stage avec hébergement ... Parcours en eaux vives, Rafting, Canoë-Kayak, canyoning, VTT, Surf ...

Liberte : Ce spécialiste du voyage et de la randonnée accompagnée en quad, vous propose différents raids et voyages en moto ou en quad en Corse, au Maroc ...

Pilat évasion : Cet organisme de voyage vous propose des séjours sportifs dans le parc naturel du Pilat: VTT, randonnée, escalade, via Ferrata ... Itinéraires et parcours en topo, vidéo, photos et panoramiques.

Québec top nature : Ce site vous présente les séjours motoneige au canada, proposés par Québec top nature. Séjours de 5 à 7 jours en petit groupe de 4 personnes avec 1 pilote par motoneige, et de 3 à 5 jours de motoneige pendant le séjour. Un excellent voyagiste.

Rando 65 : Ce voyagiste, spécialiste des randonnées tous niveaux, débutants ou confirmés, vous présente ses différentes formules, dans différentes destinations pour tous les budgets: Pyrénées françaises ou espagnoles, Sahara, Corse, Népal, Himalaya, Asie centrale ...

Sport découverte : Ce site vous propose la réservation en ligne de différents séjours sportifs (stages, parcours, descentes, randonnées, balades, raids ...). Baptême, initiation, découverte, perfectionnement, montagne, mer, rivière, informations, organisation, réservation.

Sud sports nature : Cet organisme, spécialiste des activités sportives, vous présente ses séjours, journées, stages, week-ends, dans le sud de la France et et à l'étranger: sorties d'escalade, via ferrata, canyon, grande randonnée à la 1/2 journée ...

Ucpa : Union nationale des centres sportifs de plein air. Association spécialiste des vacances et loisirs sportifs pour jeunes (individuels et groupes) de 7 à 40 ans en France  et à l'étranger. Formations aux métiers sportifs.

Evolution 2 : Ecole d'aventure à Tignes, Val d'Isère, La Plagne, Côte d'Azur, Chamonix, La Rosière, et dans le Pays basque. Propose ski, snowboard, raquette, alpinisme, mountain bike …

La chaîne de valeur du tourisme a connu des modifications : en effet, outre les intermédiaires traditionnels cités précédemment, deux nouveaux acteurs ont fait leur apparition il y a quelques années pour profiter du dynamisme que connaît le secteur du tourisme.

La grande distribution

C’est dans le courant des années 90 que les enseignes de la grande distribution ont commencé à s’intéresser au secteur du tourisme, estimant que leur positionnement sur le marché de la consommation de masse devait leur permettre d’obtenir rapidement une visibilité auprès d’une clientèle sensible aux effets-prix.

En 2003, les résultats des agences appartenant à la grande distribution ont été mitigés : si Leclerc Voyages, le leader du secteur (en 10ème position sur l’ensemble du marché français), a maintenu le rythme de croissance de son volume d’affaires (+ 10 % à 253 M€), les difficultés financières de Carrefour Vacances ont entraîné une baisse de 2 % de son chiffre d’affaires, ramené à 218 M€. L’écart s’est ainsi creusé entre les deux concurrents (passant de 3 à 14 %), tandis que le numéro 3 du créneau, Casino Vacances, demeure loin derrière avec seulement 19 M€ de volume d’affaires.

Reste que si la présence de ces filiales des enseignes est globalement limitée en terme de part de marché, leur adossement à de grands groupes leur permet de se poser en concurrentes immédiates des petites agences de voyages traditionnelles.

Les grands groupes intégrés internationaux

Les tour-opérateurs se constituent en groupes importants qui leur confèrent une puissante capacité de négociation tarifaire. Ainsi, les années récentes ont vu la formation de grands groupes intégrés européens d’opérateurs touristiques : Preussag devenu TUI (Allemagne), Condor&Neckermann (C&N) devenu Thomas Cook (Allemagne), Airtours devenu MyTravel (Royaume-Unis), Rewe (Allemagne), First Choice Holidays (Allemagne), Kuoni (Suisse).

Ces groupes se sont développés par des opérations de fusions-acquisitions selon une rigoureuse stratégie d’intégration verticale. S’implantant sur tous les marchés, ils ont peu à peu acquis en France des participations ou la totalité du capital des plus grands tour-opérateurs de l’Hexagone, à l’exception de Fram, cette entreprise n’étant pas cotée en bourse.

               IV.   L’évolution du touriste

Aujourd’hui, le tourisme correspond à un besoin de plus en plus important pour notre société Les acteurs du tourisme doivent s’adapter à l’évolution permanente des motivations et comportement des consommateurs.

Leurs attentes sont de plus en plus variées, complexes et d’un niveau d’exigence élevé.

*       Exemple : Evolution du tourisme en France depuis le début du XX ème siècle.

Depuis le début du siècle, il y a une évolution des profils socio-démographiques.

 

Entre 1900 et 1940 : nous assistons à la naissance du tourisme avec l’arrivée des congés payés. Le profil type du touriste est de rester en famille et voyager à proximité. (par exemple : aller au bord de la mer ou rendre visite à la famille en train).

1940 à 1970 : après la seconde guerre mondiale, c’est l’essor du tourisme.

Il y a changement de comportement, (par rapport à la voiture pour tous, libération sexuelle).

Voyager est synonyme d’amusement et simplicité. Par exemple, camping, hébergement simple. C’est le voyage individuel (foyer par foyer).

1970 à fin année 1990 : on assiste au tourisme de masse. Voyager est une mode, une habitude dorénavant. L’arrivée d’internet et des 35 heures.

Effet de découverte, de confort. Intervention de nouveaux produits (vol charter, soleil et plage, croisières, voyages organisés, villages de vacances, circuits).

On assiste à de nombreuses arrivées d’acteurs sur le marché du tourisme (spécialistes et généralistes).

Fin années 1990 à 2000 et plus : nous sommes en prévisions du Tourisme personnalisé.

Différents profils se dessinent et ces derniers veulent un produit adapté à eux seuls.

Voyager est aujourd’hui une évasion, la variété et la spontanéité.

Différents évènements répercutant sur le comportement des touristes de l’an 2000. (Arrivée de l’euro, phénomène « papy boom »).

Courts séjours, low-cost.

*       le profil d’aujourd’hui :

Aujourd’hui, le consommateur mixe les voyages. C'est-à-dire qu’il opte pour des séjours, des circuits courts, longs, week-end et destinations selon les envies.

Plus précisément, le touriste français part moins loin, moins longtemps, plus souvent, plus en hors saison et réservation tardive.

Il est important de savoir que les voyageurs présentent aujourd’hui de multiples facettes : on distingue les opportunistes qui ont un comportement tactique (prix …) et les exigeants qui ont envie d’être différenciés, considérés comme uniques, et sont prêts à payer plus cher pour un service impeccable, pour bénéficier de la qualité et avoir le choix.

Toutefois, il y a des segmentations des consommateurs.

Les acteurs du tourisme décide, pour adapter leur produit, de partir du consommateur, des plaisirs auxquels il aspire.

C'est-à-dire le raffinement, le ressourcement, la découverte, la soif du sport, l’envie d’activités variées.

 Qui sont les touristes ?

*       Les étudiants : ils utilisent fréquemment Internet pour y trouver des offres à bas prix. Les produits consommés sont surtout les vols secs et les séjours sportifs.

*       Les jeunes adultes : ils se différencient des étudiants par des revenus plus importants leur permettant d’élargir leurs choix de consommation et de bénéficier de produits plus sophistiqués. Ils peuvent partir en basse saison.

                  *    Les familles : elles privilégient en général les voyages nationaux et recherchent des produits correspondant aux attentes des enfants et des parents. Les agences de voyages de la grande distribution orientent leurs offres vers ce type de clientèle, en se positionnant sur le créneau des voyages en France.

                  *    Les babys boomers et les retraités : ils recherchent des offres plus sophistiquées et en général des forfaits globaux. Cependant, les retraités consomment plutôt des circuits organisés et effectuent des voyages hors saison en nombre plus important.

                  *    Les touristes d’affaires : ils se distinguent des particuliers dans la mesure où la clientèle business demande une approche sur mesure répondant à ses besoins propres.

 Sources : XERFI, 2002

Ce type de segmentation est plus tôt lié à l’âge mais on peut également segmenter en fonction de « l’objectif voyage » qu’ont les clients :

                  *    Les « fatigués » : ils veulent avant tout profiter de leur temps libre pour ne rien faire, se détendre, se reposer…Plutôt casanier, ils partent moins souvent en voyage que la plupart des Français. Ils représentent 33% de la clientèle.

                  *    Les « globe-trotters » ( : pour eux, l’attrait du voyage se mesure à la distance parcourue. Ils sont adeptes des séjours à l’étranger. Ils représentent 22% de la clientèle.

                  *    Les « aventuriers » : ils sont animés par le désir de découverte de pays étrangers. A la différence des globe-trotters, ils ont une réelle envie de connaître le pays dans lequel ils se rendent et sont plus exigeants que ces derniers quant à la richesse de leurs programmes. Ils représentent 20% de la clientèle.

                  *     Les « tribus » : ce sont des adeptes des retrouvailles familiales en vacances. Ils représentent 8% de la clientèle.

                  *     Les « fêtards » : fêtes et rencontres constituent les deux principales motivations de ces derniers, ils sont 7%.

                 *     Les « érudits » : ce sont des amoureux des vieilles pierres et des musées. Ils placent leurs voyages sous le signe de la découverte et de l’enrichissement intellectuel. Ils sont 5% de la clientèle.

                  *     Les « sportifs » : ils sont des adeptes des vacances sportives (ski, randonnées, stage…). Ils représentent 5% de la clientèle.

    V.  Les produits

Un même voyageur n’est plus attaché spécifiquement à un type de vacances : il peut tour à tour et en fonction de ses moyens partir en week-end à Rome pour la Saint Valentin, en circuit au Mexique en hiver, et en hôtel club en Tunisie l’été avec sa famille.

Comme nous l’avons vu précédemment, un client évolue en fonction de son stade de vie avec des valeurs et des besoins différents. Ceci demande des réponses spécifiques au-delà de l’offre de base.

Les produits de base : les produits packagés

Package : formule tout comprise.

-          séjours longs ou courts

-          hôtels

-          clubs

-          week-end

-          villages

Proposer des packages longs et des courts séjours permet de répondre à l’évolution des rythmes de consommations.

Les rythmes de consommation montrent une désaisonnalisation et un fractionnement des vacances : si le nombre de packages est plus important que le nombre de séjours en indépendant, le nombre de séjours en indépendant croît plus que les packages.

-          vols (Air France)

-          escapades

-          à la carte

les produits touristiques les plus innovants ces dernières années, notamment chez les tours opérateurs alternatifs

-          croisières

Le renouveau de la croisière, longtemps réservés à une clientèle âgée et aisée, les croisières se démocratisent à mesure que des bateaux de grande capacité voient le jour et que l’offre thématise.

Par exemple : CLUB MED croisières, le club Med 2 est un superbe voilier pour moins de 400 passagers, arriver par la mer dans des sites exceptionnels et inaccessibles aux autres navires de cette taille, la facilité du voyage sans bagage, une saison rallongée d’un mois, 3 nouveaux pays : Albanie, Slovénie et Tunisie, nouvelles croisières, nouvelles escales, l’art de vivre à la française.

Le club med pratique des prix discount :

-          Croisière : « Les Joyaux de l’Adriatique » (nom qui indique le rêve et le paradis sur terre), 1953 € pour 8 jours/7 nuits. Itinéraire : Croatie, Italie.

-          Croisière : « les Grenadines », 2598 € pour 8 jours/7 nuits. Itinéraire : Paris, Martinique (Fort de France, Sainte Lucie, Mayreau, Béquia, la Barbade), Grenade.

-          Croisière : « Transatlantique de Printemps », 3742 € poiur 25 jours/24 nuits.

Le club med pratique également des prix par rapport à ce que veut le consommateur.

C’est à dire par rapport à combien souhaite mettre le client pour sa croisière.

Les tranches de prix sont : moins de 1000 €, entre 1001 € et 1500 €, entre 1501€ et 2000€, entre 2001 € et 3000 €, plus de 3000 €

          thalassothérapie

La santé, les séjours axés sur le bien être se multiplient. Cette forme de tourisme conserve encore une grande marge de développement si l’offre et le marketing s’améliorent.

-          voyages de noces

-          Voyages de luxe

-          circuits (organisé, aventure, découverte)

Le tourisme d’aventure, la possibilité de se trouver dans une situation insolite où règne une atmosphère d’aventure et l’idée d’un danger possible paraît être une tendance de fonds.

Les jeunes, ados, les seniors, les célibataires, les homosexuelles sont des nouvelles cibles pour l’innovation.

     Partie 2: Stratégies, axes et modes de développement du secteur du tourisme 

      I.    Stratégie de spécialisation versus stratégie de diversification

1)       Les justifications théoriques de l’intégration

            La théorie des coûts de transaction éclaire les choix des agents économiques en matière d’arrangements contractuels et organisationnels. En économie de marché, il n’y a, a priori, aucune raison de s’intégrer verticalement. En effet, le marché a plusieurs avantages sur la firme : le marché agrège la demande, le marché bénéficie d’économies d’échelle et enfin le marché évite les coûts de contrôle bureaucratique. Si ces thèses concluent à une efficacité accrue des marchés et à la disparition des grandes organisations, d’autres théories constatent, au contraire, un renforcement de l’efficacité interne des firmes. Force est de constater que les grandes organisations ne disparaissent pas et qu’il arrive même, comme dans le cas du tourisme, que de vastes mouvements de concentration se produisent. C’est le paradoxe que cherche à expliquer la théorie des coûts de transaction. En effet, toute transaction génère des coûts engendrés par la recherche d’un partenaire ainsi que par la mise au point et la gestion de mécanismes de direction, de contrôle et de protection. La majorité des leaders de l’industrie touristique ont choisi l’intégration de l’aérien, de l’hôtellerie, et de la distribution dans leur activité, dans une optique de réduction de leurs coûts de recherche de partenaires et de leurs coûts de contrôle.

Pour un tour-opérateur, dont la fonction principale est d’assembler le transport et l’hébergement en proposant un produit complet, les principales difficultés résident dans la recherche et l’assemblage de chaque composant. Acheter des billets d’avion, même en grande quantité, demande des efforts humains en négociation. L’entreprise s’efforce, pour rester compétitive et en concurrence avec les autres, de proposer des produits raisonnablement chers. En matière de transport, elle doit respecter un quota en pourcentage du prix du forfait. Il faut donc bien négocier les prix du transport mais il faut également s’assurer de disposer d’un nombre de places suffisant. En matière de logement, il faut rechercher sur place les hébergements et négocier les prix des chambres. Plusieurs systèmes existent pour les TO tels que celui de l’allotement qui leur permet de disposer d’un nombre de places sûres. Il faut en plus de cela ajouter les coûts de contrôle et de surveillance (la prestation offerte correspond-t-elle à ce qui est payé par le client ? les partenaires remplissent-ils toujours leurs parties du contrat ?), ainsi que des coûts de recherche en cas de défaillance d’un partenaire : si Air Lib dépose le bilan, Club Med devra trouver une autre compagnie desservant telle ou telle destination.

Ces transactions, dont la liste n’est pas exhaustive, représentent des coûts importants pour l’entreprise. Face à une intensification de la concurrence, l’entreprise se trouve face à des choix auxquels elle ne peut déroger si elle veut se maintenir sur le marché. Le choix de s’intégrer verticalement peut alors apparaître comme une bonne solution, à condition toutefois que l’entreprise possède les ressources suffisantes. Cette alternative permet la réalisation d’économies, même si elle engendre d’énormes investissements.

Certains secteurs d’activité bénéficient davantage que d’autres de rendements d’échelle. Ceux-ci sont d’autant plus importants que l’investissement initial est élevé en particulier quand existent des coûts fixes d’installation importants comme pour les systèmes GDS. Les coûts unitaires peuvent alors rester décroissants ou constants sur de très larges échelles de production. Cette situation est fréquente dans les activités de réseaux, en raison du coût élevé des infrastructures qui produisent ensuite des quantités croissantes de services à des coûts proportionnels, tant que la saturation du réseau n’est pas atteinte. Ces économies d’échelle peuvent être dues à une présence antérieure sur le marché de l’entreprise, ce qui, en tant que barrière à l’entrée, ne laisserait à l’entrant potentiel qu’un volume trop faible de clients pour être rentable. Cette recherche d’économies d’échelle justifie les vagues de fusions ou d’alliances voire de rachats, l’objectif étant d’atteindre la taille minimale optimale (TMO) afin de proposer des produits concurrentiels à bas prix. L’allemand TUI (ex-Preussag), le britannique First Choice ou le canadien Transat ont opté pour la création d’entreprises qui internalisent certaines de leurs transactions. Il paraît évident qu’avec ce type de comportement (rachat, intégration verticale…) les coûts de transactions ont tendance à diminuer et les économies d’échelle à augmenter.

2)       Les grandes tendances du marché

Ces deux dernières années ont constitué un tournant pour le secteur du tourisme. Les principaux acteurs du voyage et de la distribution ont connu de profonds bouleversements non seulement en termes d’actionnariat, mais également en termes de management, de structures et de stratégies. Face à l’évolution du marché depuis le 11 septembre, date à partir de laquelle on a constaté une accélération de certaines spécificités du marché (demande plus exigeante et tardive, nécessité pour les opérateurs de prendre des options fermes de réservation), les voyagistes ont dû mettre en place des stratégies adaptées. La concurrence des opérateurs européens pousse actuellement les acteurs à privilégier une stratégie d’intégration. En étendant leurs activités par diversification verticale en amont (sécurisation de l’aérien) ou en aval (commercialisation) de la filière voyage, les opérateurs ont renoncé à se concentrer uniquement sur leur coeur de métier. Ce type de stratégie, bien connu des tour opérateurs allemands et britanniques, risque de renforcer les conflits d’intérêts entre voyagistes et distributeurs.

La plupart des tour opérateurs ont réalisé une politique d’intégration verticale dans le but de contrôler tous les métiers de la chaîne du voyage : l’hébergement, l’aérien, la production et la distribution. L’intégration croissante de la filière doit permettre aux opérateurs de conserver voire d’améliorer leur compétitivité. La maîtrise de l’aval est donc un enjeu incontournable, ne serait-ce que pour mieux appréhender le marché et organiser la politique commerciale. Soulignons par ailleurs que les principaux voyagistes français souffrent d’un volume d’affaires insuffisant au regard de leurs concurrents européens.

                 II.    Axe et mode de développement

1)       Le Club Méditerranée :

Le Club Med dont le coeur de métier est l’activité « villages » a choisi de diversifier ses activités en intégrant un tour opérateur et en devenant un acteur important du loisir et du divertissement de proximité. Il s’éloigne ainsi progressivement de son simple statut d’hôtelier pour être présent dans tous les domaines du loisir, de la détente et des vacances.

En janvier 2001, le Club a voulu diversifier ses activités (son dirigeant considérait que le « Club avait désormais les moyens financiers de sa croissance ») pour être présent dans les domaines du loisir, de la détente et des vacances. Le Club Med poursuit donc une politique de diversification en s’éloignant progressivement de son statut d’hôtelier pour capitaliser sur sa marque, son meilleur atout, et se transformer en opérateur de services. Il veut vendre non seulement des vacances, mais aussi du fitness et du divertissement en ville avec le lancement en 2000 du Club Med World (complexe avec boutiques, bars, restaurants et salles de spectacles) à Paris Bercy et le rachat en mai 2001 de Gymnase Club (rebaptisé depuis Club Med Gym). Après le 11 septembre, le loisir de proximité est un créneau plus porteur que jamais. Dans les trois ans qui suivaient, les nouvelles activités devaient représenter le tiers du chiffre d’affaires de Club Med. Le groupe cherche également de nouveaux relais de croissance s’inscrivant toujours dans sa politique d’expansion à travers ses activités de licensing (les vêtements avec Carrefour, les cosmétiques, les montres, les bagages Delsey et les lunettes, tous générateurs de royalties et porteurs en terme de visibilité), certes marginales en termes de volumes d’affaires, mais conséquentes en termes de contribution au résultat. Toute cette politique s’appuie sur la forte notoriété dont dispose le groupe.

Par conséquent, on s’aperçoit que le Club Med s’est orienté clairement vers la diversification puisqu’il a voulu créer de nouvelles activités notamment dans le domaine du loisir de proximité et du licencing.

Cependant, les mauvais résultats du Club Med World parisien, qui ne sont pas à la hauteur de son succès commercial, et le retard d’ouverture de la deuxième unité en octobre 2001 à Montréal compromettent les prévisions futures compte tenu des investissements importants (15 à 20 millions d’euros) nécessaires et surtout de la situation financière de l’opérateur français. La Direction des activités nouvelles, créée il y a deux ans, et qui avait pour tâche de sortir la marque au trident du seul métier de villages de vacances, vient d’être supprimée ; toutes les activités nouvelles (Club Med World, Oyyo, Gymnase Club, Club Med Online et la gestion des licences) devaient fonctionner en unités opérationnelles mais leur développement est gelé et ces enseignes repassent sous la coupe des structures existantes.

Deux types de développement ont été menés par le Club Med : croissance externe (achat de Gymnase Club) et croissance interne (Oyyo). Soulignons que la marque Oyyo a été lancée par développement interne uniquement avec les ressources de l’entreprise, sans qu’aucun acteur extérieur n’intervienne dans la création ou le lancement de cette activité.

Le Club Med dans son activité Villages poursuit sa stratégie hybride de différenciation et de coût. Le but est de produire une offre différente des concurrents de Club Med tout en maintenant les prix des voyages à un niveau raisonnable. En créant la marque Oyyo par diversification marketing, le Club Med s’est positionné sur un segment de marché qu’il n’exploitait pas ou que très peu (les villages de cases sont minoritaires dans le parc total du groupe) ; il a donc pratiqué une stratégie de coût. En effet, le club Oyyo est un club économique car il permet aux jeunes célibataires de passer des vacances très actives au moindre coût.

2)       Nouvelles Frontières :

Nouvelles Frontières a depuis sa création, toujours suivi une stratégie de diversification non seulement par intégration verticale de toutes les activités du tourisme, et notamment de la distribution, mais également par diversification horizontale concentrique (développement de l’activité hôtellerie, location de voitures, cours de langues, activités de montagne…). Le contrôle de Nouvelles Frontières par TUI (ex-Preussag) n’a fait que renforcer cette politique.

Bien que les vols secs représentent 40 % de son chiffre d’affaires, son premier métier est le tour operating. Les activités de Nouvelles Frontières sont devenues complémentaires (l’hôtellerie et l’aérien deviennent des prestations pour le tour operating…). Depuis son rachat par le numéro un mondial TUI, Nouvelles Frontières recherche une meilleure efficacité de son activité voyage en se recentrant sur les produits les plus attractifs et les plus rémunérateurs, comme le bassin méditerranéen et les Caraïbes. Si les vols secs représentent encore plus de 40 % de son activité, la politique affichée de Nouvelles Frontières est d’augmenter l’activité package, source de valeur ajoutée. Les dirigeants de Nouvelles Frontières (et donc de TUI) sont conscients que le caractère très intégré de Nouvelles Frontières permet dégager une valeur ajoutée plus forte que ses concurrents sur cette activité. Une des particularités de Nouvelles Frontières est de combiner ses quatre activités (distribution, tour operating, aérien et hôtellerie) afin que ces dernières soient toujours à 100 % de leur capacité quel que soit le niveau d’activité. Le groupe externalise ses activités « à la marge ». Ainsi, seules les ressources externes (c’est à dire les contrats passés avec les tiers) que le groupe mobilise sont abandonnées en cas de diminution de l’activité.

L’absorption de Nouvelles Frontières par TUI renforce la stratégie de coûts de Nouvelles Frontières. Elle a permis des économies de plus de 15 millions d’euros par an sur les plus gros postes de dépenses, en particulier l’aérien. Cette stratégie de coûts est favorisée par de forts gains de synergies au sein du groupe allemand. Nouvelles Frontières bénéficie ainsi de l’organisation de TUI en « plateformes » : la plateforme aérienne (88 avions), la plateforme réceptive et la plateforme hébergement (285 hôtels). Cette réduction des coûts a permis une diminution de 10 à 30% de ses prix sur les destinations jugées prioritaires pour l’hiver 2002-2003 : Antilles, République Dominicaine, Cuba…

3)       Fram :

Fram poursuit une stratégie fondée sur la maîtrise des produits du tourisme, et sur la diversification par intégration verticale. Fram détient en effet 22 hôtels-club Framissima, est propriétaire de la compagnie aérienne Euralair et dispose d’un réseau de 25 points de vente ayant pour but de réaliser le tiers de son chiffre d’affaires. Fram a également passé des partenariats et contrats commerciaux avec les agences classiques.

La possession d’avions Boeing par Fram, réalisée grâce à la prise de participation dans Euralair, permet de sécuriser son activité Charter. A la différence de Nouvelles Frontières, Fram se développe essentiellement par croissance interne car son objectif est de rester totalement indépendant. Il a ainsi financé seul l’achat des hôtels-club « Framissima ». Le renforcement de la distribution en direct est également une priorité avec un objectif d’une centaine d’agences (contre 42 aujourd’hui) et de 150 points de ventes labellisés (les « ambassades », une centaine aujourd’hui) d’ici à trois ans.

Fram se positionne comme un opérateur de milieu de gamme. En proposant des packages de qualité à prix raisonnables, Fram a su s’attirer les faveurs d’un segment de clientèle. Cependant, on voit mal comment un réseau indépendant de taille somme toute réduite pourrait résister à moyen terme à la puissance des groupes allemands et britanniques.

                   III.    Les bénéfices de l'intégration

                    Pour un voyagiste, la valeur ajoutée se crée lors de la constitution du package. En exerçant un contrôle étroit sur tous les éléments de la chaîne de valeur, les tour opérateurs parviennent à comprimer leurs coûts pour proposer des forfaits toujours plus compétitifs dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Cependant, un degré d’intégration verticale élevé ne garantit la maximisation des profits qu’en période faste. En cas de retournement de conjoncture, les groupes les plus intégrés sont les plus désavantagés (le degré d’intégration est d’ailleurs l’un des indicateurs utilisé par Morgan Stanley pour classer les opérateurs touristiques : Club Med : 45%, TUI : 32 %, Thomas Cook : 31 %, First Choice : 290 %).

1)       Bénéfices en termes de technologies

            L’appartenance à un groupe d’envergure internationale (Transat pour Look Voyages, TUI pour Nouvelles Frontières) permet au voyagiste de bénéficier d’avancées technologiques en matière de systèmes d’information (intranet/extranet, systèmes de réservation…). Un opérateur de taille moyenne n’a ni la structure pour financer ce type de projets, ni les ressources en interne pour assurer la continuité du développement de ces technologies.

Si au niveau de l’aérien, les écarts de performance entre systèmes d’informations sont plus réduits (du fait de la codification et de la réglementation du secteur), au niveau du voyage, les opérateurs affiliés aux leaders internationaux du secteur bénéficient d’une gestion de stocks et d’outils de distribution performants.

2)       Puissance d’achat accrue

            Au delà des économies d’échelle, les opérateurs bénéficient de la puissance d’achat de leur maison mère. Alors que la concurrence est de plus en plus vive sur les destinations classiques « sécuritaires », dont les volumes de vente sont dopés depuis le 11 septembre, la puissance d’achat des grands groupes intégrés leur permet de bénéficier de conditions commerciales plus favorables du fait de l’augmentation du pouvoir de négociation, et des remises sur volumes.Si l’avantage concurrentiel sur les petites structures est flagrant, les « indépendants » regroupés en réseaux volontaires sont également largement défavorisés. Au delà de l’aspect purement commercial (négociations tarifaires, conditions de règlement…), c’est au niveau de l’accès privilégié aux stocks des fournisseurs que les écarts sont les plus importants. Le fait d’appartenir à un grand groupe international permet d’avoir accès à des marchés autrefois « inaccessibles » comme les Canaries pour Nouvelles Frontières ou d’accéder plus facilement à certaines catégories d’hôtel. Les opérateurs allemands ont compris très tôt l’intérêt d’adopter une démarche industrielle dans la gestion de leurs stocks, car quelque soit la qualité des offres proposées (choix des destinations, positionnement tarifaire…), leur concrétisation en termes de ventes ne peut être significative sans un stock de « matières premières » suffisant. Une puissance d’achat accrue permet également aux voyagistes de gérer leurs prises de risque sur l’acheminement de leurs clients (risque aérien) mais également sur l’hébergement (risque terrestre). Ici encore, l’effet taille apparaît comme déterminant.

3)       Gestion des stocks à risque

            Les voyagistes français ont le sentiment que la distribution leur coûte trop cher par rapport à leurs homologues britanniques et allemands. L’intégration de la distribution permet de bénéficier d’avantages concurrentiels. En effet, on peut estimer à 5 % du volume des ventes le coût de distribution pour un opérateur non intégré. La plupart des acteurs de premier plan ayant aujourd’hui intégré leur distribution, les différences entre opérateurs intégrés et non intégrés ne sont donc plus aussi significatives qu’il y a quelques années. Cependant, le contrôle de la distribution permet d’orienter les ventes et d’optimiser la gestion des stocks à risque.

                           4)       Gains de synergies

            L’intégration permet aux principaux leaders de bénéficier d’effets de synergie importants à trois niveaux :

o Au niveau de l’aérien : l’intégration permet de sécuriser l’aérien, de regrouper les achats (carburants, heures de simulateurs de vols, renouvellement de flotte…), tout en bénéficiant d’un accès privilégié à la flotte du groupe (TUI intégre six compagnies aériennes : Hapag-Loyd, Britannia Airways, Britannia Nordic, White Eagle Aviation, Corsair et Neos représentant une flotte de 88 avions soit 21500 sièges), elle permet également des prêts intra-groupe : Corsair vole ainsi régulièrement pour la compagnie Britannia, elle même propriété de TUI (ex-Preussag), lorsque les avions de la compagnie sont en révision.

o Au niveau du réceptif : une gestion globale du réceptif (plateforme réceptif) permet de réaliser des économies substantielles en termes de back office. Le groupe TUI a ainsi regroupé sur un seul comptoir l’ensemble de ses marques dans les aéroports (charges de personnel moins élevées, rotation du personnel plus aisé…). Ces économies sont synonymes de compétitivité et expliquent les écarts de productivité (de l’ordre de 20 à 30%) entre les opérateurs britanniques et allemands et les opérateurs français.

o Au niveau de l’hébergement : la possession de nombreuses enseignes d’hôtellerie au sein d’un même groupe permet de bénéficier de gains de synergie importants. Plutôt que de négocier un contrat avec un hôtel indépendant, les groupes intégrés s’efforcent de privilégier la commercialisation des hôtels et plateformes d’hébergement leur appartenant (moyennant une rémunération interne).

CONCLUSION

En guise de conclusion pour ce dossier, nous allons répondre à notre problématique de départ, à savoir :

Quelles stratégies doivent être mises en œuvre par les acteurs du marché du tourisme depuis le 11 septembre 2001, afin de consolider leur place sur un marché en crise ?

Dans le contexte actuel, plusieurs facteurs clés de succès sont nécessaires pour réussir sur le secteur du tourisme :

v   L’intégration sur toute la chaîne de valeur (hébergement, transport, tour-opérateur, agence de voyages) ou une puissance d’achats pour les non-intégrés ;

v   Une présence sur Internet : il est nécessaire pour les acteurs du tourisme de développer un concept multi canal ;

v   Une adaptation de l’offre afin de répondre aux besoins des différents types de clients ;

v   Un positionnement sur des destinations porteuses ;

v   Une politique de fidélisation ;

v   Des services connexes (assurances, location de voitures, visites) ;

v   Une bonne gestion des ressources humaines

v   Une division des risques ;

Une couverture des risques (change, taux, carburant).